Publié le 30 mai 2011 à 05h00 | Mis à
jour le 30 mai 2011 à 12h01
Les champignons forestiers
du Québec, une richesse inexploitée
Claudette Samson Le Soleil |
(Québec)
Les champignons forestiers du Québec offrent un potentiel économique aussi
mirobolant qu'inexploité. Cette situation pourrait changer à moyen terme,
cependant, alors que naissent de petites entreprises et qu'un cégep commence
même à offrir un cours de cueilleur professionnel.
Le
conseiller pédagogique Bernard Naud, du Cégep de Saint-Félicien, n'en est pas
revenu lui-même : après avoir annoncé localement la création de ce cours, ce
printemps, il a reçu plus de 400 demandes d'inscription de toute la province!
Malheureusement,
dit-il en entrevue téléphonique, il n'y avait que 80 places disponibles pour
l'attestation d'études collégiales de 195 heures. Les premiers étudiants sont à
la tâche depuis le début mai.
C'est un
groupe de travailleurs forestiers qui a été privilégié pour cette première
promotion. Bien que le cours se termine à la fin juin, les élèves auront des
travaux durant tout l'été et l'automne, pour couvrir l'éventail des saisons de
production. À la fin de leur formation, ils sauront reconnaître une vingtaine
d'espèces poussant dans la région du Lac-Saint-Jean.
Un
potentiel énorme
Il ne
sera pas question seulement de végétaux, explique Bernard Naud, mais aussi
abondamment de sécurité. La formation inclut une attestation de premiers soins
en forêt de la Croix-Rouge, une autre en hygiène et salubrité du ministère de
l'Agriculture, l'art de l'orientation avec boussole et GPS, etc.
Et, bien
sûr, la reconnaissance des peuplements forestiers où faire les meilleures
cueillettes. Pour l'heure, le potentiel des champignons forestiers québécois
est largement sous-exploité. Selon Aldeï Darveau, professeur responsable du
cours de Saint-Félicien, celui-ci serait de 100 millions $ par année.
Il y a
deux variables importantes à considérer, selon lui, pour bâtir une véritable
industrie à partir de cette ressource renouvelable : avoir une masse critique
de cueilleurs bien formés, et développer une structure de commercialisation qui
permette de compétitionner le marché des champignons sauvages importés, en
assurant l'approvisionnement.
L'intérêt
pour la cueillette est définitivement là, dit-il. Hormis le cours du cégep,
divers groupements offrent des formations, qui sont fort populaires.
Quant à
la mise en marché, elle s'organise peu à peu, dit-il, avec la création de
regroupements.
L'Agence
de gestion intégrée des ressources, au Lac-Saint-Jean, étudie justement la
possibilité de mettre sur pied une coopérative de solidarité intégrant les
cueilleurs et les commerçants, a indiqué Luc Simard, biologiste au sein de ce
groupement.
À son
avis, le développement du marché est un autre défi. «Les Québécois sont
méfiants et voient encore ça [les champignons sauvages] comme un poison»,
constate-t-il. Mais comme cela s'est fait pour les bières ou pour les fromages,
Luc Simard croit que l'intérêt des consommateurs ira en grandissant dans le
futur.
Vidéo / Combien valent les champignons sauvages?
Transformation:
Champignons Nordiques mise sur le champignon forestier
2012-06-20 14:08:22
(Source: Radio-Canada) Une
première entreprise d'achat et de transformation de champignons forestiers,
Champignons Nordiques, voit le jour au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
L'entreprise se donne comme
mission de structurer la cueillette en forêt, de faire l'achat de la récolte et
de transformer les champignons forestiers.
Champignons Nordiques
souhaite ensuite vendre ses champignons sur le marché québécois et le marché
international.
Créée par deux entreprises
d'économie sociale de Saint-Thomas-Didyme et de La Doré, Champignons Nordiques
opérera un poste d'achat fixe au centre de transformation alimentaire de
Normandin.
Chaque kilo de champignons peut rapporter en moyenne dix dollars. La forêt régionale regorgerait de champignons tels que des morilles, des pleurotes et des chanterelles.
Le projet représente un investissement de 50 000 $