lundi 9 octobre 2017

Souvenirs d'une première vacance estivale au Lac St-Jean / Témoignage





Un grand merci à  Pégé, un Saguenéen qui a l’amabilité de nous partager quelques souvenirs de son enfance lors d'un séjour de vacance familial à Chambord.   

 Voici son témoignage :





Souvenirs de ma première vacance estivale au Lac-St-Jean

Je devais être âgé de 11-12 ans et avec  la complicité de mes parents, j’allais faire une première visite chez mon grand-père paternel.  Je me préparai donc fébrilement à réaliser ce court mais combien merveilleux voyage qui comblait l’imaginaire d’un jeune avide de grands espaces et de nouvelles découvertes.

Le temps venu, un premier circuit d`autobus m’amenait d`Arvida à Jonquière, puis une petite marche jusqu`au terminus de la rue St-Hubert afin de débuter mon périple estival au Lac St-Jean.  Sur le parcours, les nombreux paysages campagnards me fascinaient  et me faisaient rêver. Le temps n`existait plus pour moi  et soudain après une longue courbe routière, le petit village de Chambord devenait réalité et semblait m`accueillir à bras ouverts...

Chambord   /   crédit photo: révolution saglac
Premier arrêt chez des parents du côté de ma mère, dans une immense maison, située en face de l`église, malheureusement maintenant disparue.  Un premier contact familial et ensuite une visite gourmande obligée dans le grand jardin afin d’y savourer quelques belles framboises bien mûres et de délicieuses gadelles rouges (groseilles).  Un cousin de mon âge me fait visiter l`étable  avec ses animaux et sa senteur particulière et inhabituelle qui chatouille inévitablement mes narines citadines. Je me souviens aussi de la cage aux renards, vestige semble-t-il d`une mode à aspect financier qui aurait ‘’mal tourné’’ où deux, trois bêtes prisonnières semblant bien malheureuses. Par la suite, une promenade dans le ¨chemin des vaches¨ d’où on pouvait admirer tout au loin le majestueux Lac et  poursuivre notre trajet jusqu’au cimetière du village afin d`y sentir quelques belles fleurs odorantes.


Vers la fin de l`après-midi, un oncle du côté paternel arrive en voiture tirée par un cheval et rien de moins.  Tranquillement, à petits trots, je quitte ce coin hospitalier pour me retrouver à nouveau en pleine campagne et apercevoir, déjà au loin, la maison située du côté droit de la route, juste avant le chemin menant à ce que l`on appelle la Pointe de Chambord, là où habitait  mon grand-père Cénérus Girard.


Ligne de chemin de fer à Chambord /
photo archives nationales

En arrivant, des accolades de circonstance avec mes hôtes accueillants qui habitaient une bâtisse sombre entourée de quelques rosiers anciens odorants suivies d’une promenade pour découvrir l’existence d’une ancienne  et minuscule chapelle  qui leur servait alors à entreposer des grains pour ensuite observer des porcs se vautrant avec bonheur dans une petite marre de boue tout près ainsi  qu’un grand jardin bien entretenu et juste à côté de longs plants de tabac que mon grand père cultivait, avec amour,  pour ses besoins personnels. Il y avait aussi  une grande et belle étable, toujours avec sa senteur de purin, mais très propre, un poulailler où jacassaient à qui-mieux-mieux des dizaines de poules et des champs à perte de vue limités par  une ligne de chemin de fer et tout près, cette fois-ci,  j’ai pu admirer la beauté hypnotique et l’immensité du Lac-St-Jean !





Je me souviens aussi  d’un beau dimanche matin lumineux où  des paroissiens endimanchés, à bord de bogheis ou grandes calèches à doubles sièges recouverts de toile, venaient de la Pointe de Chambord se dirigeant, à petits trots, vers l`église du village. 


De beaux souvenirs heureux et inoubliables malgré les nombreuses années écoulées qui continuent toujours à me faire rêver de ce beau coin de pays que j’ai fait le mien, appelé le Lac-St-Jean...

Pégé



Photo de famille Girard  - 1930
Cénérus Girard: dernier à droite de la deuxième rangée (encadré).
P.-S.  Anecdote cocasse et inédite rapportée par l’auteur du texte,  Pégé :   
 5 filles Girard, au milieu de la troisième rangée,
mariées avec 5 frères Tremblay de la 4ième rangée…
un fait quand même assez rare.

Sources:
-Texte signé Pégé.




Encore une fois merci à Pégé pour m’avoir fait confiance en me permettant de publier une partie de ses souvenirs d’enfance, ici, sur le Blogue des Bleuets.

Le Saguenay / Lac Saint-Jean est une grande région où les racines des Saguenéens et celles des Bleuets s’entremêlent et permettent aux souvenirs du passé d’agrémenter notre présent et favorisent ainsi son développement.




Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Remarque : Seuls les membres de ce blogue sont autorisés à publier des commentaires.