Autrefois,
le temps des fêtes était la période comprise
entre Noël et la fête des Rois (le 6 janvier).
Noël
commençait avec la célébration de la messe de minuit puisque c’était plutôt une
fête religieuse à cette époque et le Jour de l’An était la fête des cadeaux.
Après
la messe de minuit, la famille et les voisins se réunissaient pour
réveillonner, s’amuser, raconter des blagues et danser jusqu’au petit matin du
25 décembre.
Sur
la table du réveillon, traditionnellement on retrouvait presque toujours une
dinde servie avec des accompagnements comme plat principal et on présentait une
bûche comme dessert (gâteau roulé qui représentait une bûche de bois).
Entre
Noël et le Jour de l’An, les repas copieux et les soirées se poursuivaient et
c’était à "chacun son tour" de recevoir. Dans plusieurs chaumières il y avait
deux tables pour les convives, une pour les grands et l’autre pour les enfants.
La
veille du Jour de l’An, il y avait la tradition de la Guignolée. Pour ce
faire des hommes bénévoles cognaient aux portes de chacune des maisons pour
recueillir les dons destinés aux pauvres. Ils profitaient de l’occasion pour échanger
leurs vœux pour le nouvel an avec les voisins, souvent certains prenaient "un p’tit coup" pendant la tournée et chantaient leur refrain de la Guignolée que
voici :
Et tous les gens de la maison,
Nous avons fait une promesse
De v'nir vous voir une fois l'an.
Une fois l'an, ce n'est pas grand'chose
Qu'une petite bouchée pour nos pauvres,
Si vous voulez...»
Qu'une petite bouchée pour nos pauvres,
Si vous voulez...»
Pendant
que les hommes faisaient la tournée de la guignolée, les femmes préparaient le
traditionnel repas du premier de l’an pour que les tourtières, ragoûts et
gâteaux aux fruits etc... soient prêts à servir aux invités.
Au
Jour de l’An, souvent toute la parenté se rendait chez les grands-parents.
Oncles, tantes, cousins et cousines étaient tous réunis pour débuter le nouvel
an.
Le
matin, l’aîné demandait au père de bénir toute la famille et après on remettait
les cadeaux aux enfants et tout le monde se souhaitait la bonne année. La formule la plus utilisée était : "bonne et heureuse année et le paradis à la fin de tes jours".
Le 6
janvier, la fête des Rois (Épiphanie) clôturait cette période de
festivités. On assistait à la messe le
matin et le midi un repas était servi aux convives. Au Québec la "galette des rois" n’était pas
populaire c’était plutôt un gâteau qui était servi comme dessert, un gâteau
dans lequel étaient cachés un pois et un haricot qui détermineraient qui serait
la Reine et le Roi de la journée.
Autrefois
les réceptions du temps des fêtes étaient plutôt très animées puisque les
familles comptaient de nombreux enfants et la proximité facilitait les
rassemblements de la parenté et des voisins.
Dans chacune des familles il y
avait des variantes, des coutumes un peu différentes mais en général les
traditions telles que l’envoie de cartes de souhaits en décembre, le sapin, les
cadeaux pour les enfants même si ils étaient modestes, la messe de minuit, les
manteaux des invités entassés sur le lit, l’abondance des mets, les invitations pour les repas et les soirées ainsi que la bénédiction paternelle étaient les
coutumes pratiquées par presque tout le monde.
Personnellement
j’ai bien connu ce temps là, c’était une période festive qui pouvait durer au-delà
d’une quinzaine de jours.
Je pourrais dire que c’était le bon temps mais sur
une note plus positive j’avoue que les nouvelles
traditions sont aussi agréables que les anciennes même si elles sont
différentes.
Pour
ce qui est de la tradition de la Guignolée, il est réconfortant de voir qu’elle
continue année après année, la date diffère mais l’essentiel est que les dons
recueillis par les bénévoles sont remis à ceux qui en ont besoin.
De nouvelles coutumes s’installent et on ne peut presque plus résister à l’écoute du "Bye Bye" télévisé à la fin de soirée du 31 décembre, puisqu’il est bien plus agréable de finir l’année en riant qu’en pleurant, que ça soit en bonne compagnie autant que lorsque on est seul.
Je ne peux témoigner pour les autres, mais voici mon opinion sur le temps des fêtes d'aujourd'hui:
À mes petits enfants, je dis que grand-maman a vécu les temps
des fêtes d’autrefois, ces célébrations à grands déploiements semblables à ce
que j’ai décrit précédemment, soit les rassemblements de la famille nombreuse,
la parenté, des voisins et des amis… les repas copieux et les soirées dansantes
dans la cuisine etc… à l’exception de la bénédiction paternelle puisque notre
père ne désirait pas conserver cette
tradition pour des raisons qui lui appartenaient.
Je n’ai que des bons
souvenirs de ce temps là.
Aujourd’hui, de telles festivités sur une période de quinze
jours se font plus rares mais nos rencontres du temps des fêtes, telles que
nous les vivons présentement, sont
toutes aussi importantes à mes yeux que celles vécues dans mon enfance.
À chacun d’entasser
les petits moments de bonheur dans son coffre à souvenirs!
Alors
je vous laisse, sur une note d’humour, en vous souhaitant :
"Bonne
année gros nez, pareillement grandes dents!" 😉
Également publié sur le BLOGUE des Bleuets du Lac St-Jean:
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